Mes Années Peinture

Black GraffitisL’art de la peinture m’a donné l’envie de retrouver mes origines tribales, avec tout d’abord, les rouges et les jaunes que j’ai voulu, dominants, tout en constellant la peau de milliers de petits points blancs tatoués se fonçant d’ocre rouge ou brun. Avec ces femmes aux bijoux scintillants et aux parures multicolores, j’ai voulu retrouver une mémoire ancestrale d’une Afrique imaginaire.

Puis, presque à mon insu, la couleur s’est métissée. Les origines tribales se sont muées en souvenirs dansés d’une Joséphine Baker impérieuse. la peau  est restée brune, les bananes volages, les fonds ocres mouvementés. La musique m’est revenue naturellement agitant les formes de mes actrices picturales.

Puis, encore, les fonds se sont lissés, tout d’abord dans une même couleur et puis dans des tons de rouges,  verts, roses, oranges ou encore de jaunes en prédominant le bleu.

Avec la liberté que donne l’acrylique, mes actrices ont eu l’envie de se mouvoir dans des espaces énormes, des cadres de plus en plus grands. Elles se sont voulues immenses, imposantes. Multicouleurs. Il m’a fallu tirer mes toiles, fabriquer mes cadres.

L’impression de construire un navire, hissant Les couleurs en reconnaissance.

Mes actrices frénétiques m’ont entrainée dans une série de scènes faites de quarante tableaux sur toiles et cartons et de deux paravents, enchainant jour après jour, mois après mois, leurs rondeurs maternelles, leurs peaux aux couleurs universelles et extra-universelles.

Mes amoureuses fraternelles, mes rêveuses posées, noires et blanches à la fois m’ont donné le désir d’explorer plus avant l’envie de les raconter. De rechercher d’autres couleurs. D’améliorer les formes. D’inventer d’autres personnages. De leur donner plus de liberté et encore plus d’espace. De leur inventer du relief tout en les faisant vivre dans la rigidité de mes à plats.

Enfin, trouver encore d’autres palettes, avec ce bonheur qui ne m’a pas quitté toutes ces années là.

Aujourd’hui la peinture est devenue plus qu’un plaisir, une nécessité.